mercredi 28 août 2013

Et l'espoir ?

Un bien bel extrait d'un livre de Holly Warner et Louise L. Lambrichs "Le livre dont le héros se tient debout" que l'on soit croyant ou athée le sens et la poésie de ce texte est vraiment touchant


"Vous êtes vous jamais demandé comment sont choisies les mères d’enfants handicapés ?
Quelque fois j’imagine Dieu planant au dessus de la terre, choisissant ses instruments de propagation de l’espèce avec le plus grand soin et la plus grande réflexion.
Tout en observant, il ordonne à ses anges de prendre des notes dans un fichier géant :
- Armstrong, Beth, un fils, saint patron Matthieu
- Forest, Marguerite, une fille, sainte patronne Cécile, etc ……..


Finalement, il communique un nom à un ange, et sourit :
- Donne- lui un enfant handicapé.
L’ange s’étonne :

- Pourquoi celle là, Seigneur ? Elle est si heureuse …

– Précisément, répond Dieu en souriant, pourrais je donner un enfant handicapé à une mère qui ne connait pas le rire ? Ce serait cruel.

– Mais a t-’elle de la patience ? demande l’ange.

– Je ne veux pas qu’elle soit trop patiente, sinon elle se noiera dans une mer de pitié de soi et de désespoir. Une fois le choc et le ressentiment passé, elle y arrivera. Je l’ai observée aujourd’hui : elle a ce sentiment de soi-même et d’indépendance qui est si rare et si nécessaire chez une mère. Tu vois, l’enfant que je vais lui donner a son propre monde. Il faut qu’elle le fasse vivre dans son monde à elle, et ça ne sera pas facile.

– Mais Seigneur, je ne pense même pas qu’elle croie en vous.
Dieu sourit.

- Peu importe, je peux m’en arranger. Celle ci est parfaite. Elle a juste assez d’égoïsme.

L’ange reste bouche bée.

- D’égoïsme ? Est ce là une vertu ?
Dieu hoche la tête.

– Si elle n’arrive pas à se séparer de temps en temps de l’enfant, elle ne survivra jamais. Oui, voici une femme à qui j’octroierai un enfant rien moins que parfait. Elle ne s’en rend pas compte, mais elle est enviable. Elle ne prendra jamais pour argent comptant ce qu’on lui dira, et ne considérera jamais un progrès comme ordinaire. Quand son enfant dira  » maman  » pour la première fois, elle aura assisté à un miracle, et elle le saura. Quand elle décrira un arbre ou un coucher de soleil à son enfant aveugle, elle le verra comme bien peu de gens ne voit jamais mes créations. Je lui permettrai de voir clairement les choses que je vois : ignorance, cruauté, préjugés ; et je lui permettrai de s’élever au dessus. Elle ne sera jamais seule, je serai à ses côtés chaque minute de chaque jour de sa vie, parce qu’elle réalise mon œuvre aussi surement qu’elle se trouve ici à mon côté.

– Et son saint patron ? demande l’ange, la plume suspendu en l’air.
Dieu sourit.

- Un miroir suffira."


Chacun trouveras sa réponse ou son réconfort dans ce texte, lu la première fois sur le blog de Magali Pignard The Autist, nous avions envie de vous le faire partager.

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